ÂGE : 33 ans. OCCUPATION : Rêveuse d'étoiles, d'aventures, de constellations, c'est dans son laboratoire qu'elle agit en discrétion. Scientifique. spécialisée dans la botanique et la Physiologie. AVATAR : Clémence Poésy. CRÉDITS : Ozymandias <3. / ÆTERNAM. / STRANGEHELL
Les yeux gonflés, cheveux ébouriffés, voilà que le réveil sonna les lueurs de l’aurore. Les draps blancs recouvraient à peine les deux corps, et c’est en l’apercevant, qu’Ez se rendit compte de ce qu’il venait de se passer. Une nuit pour oublier, une vie pour tout recommencer. Après tout, combien de temps cela faisait-il, qu’elle ne s’était pas lâché ? Que la jeune femme, froide et désabusée avait noyée l’impressionnable et l’émotive d’autrefois ?
Le mal de tête rongea, les cervicales engourdies, ranimaient, et la réalité venait peu à peu voiler sa vision. Il était l’heure, la mission programmée, qu’elle attendait tant, celle dont elle avait demandé à Zoé de composer une équipe expressément pour ses recherches. Elle ne pouvait se permettre d’être en retard. Alors, glisser le talon sur le tapis au pied du lit. Attraper sa tenue silencieusement, pour ne pas le déranger, pour lui laisser quelques minutes de répit et s’habiller rapidement. Il y avait une part d'excitation, depuis leur arrivée sur Calypso, c’était sa deuxième mission à l’extérieur et sa curiosité ne cessait de croître à l’intérieur de ses tripes. Alors, quand les rumeurs sur la grande Rouge s’étaient immiscées dans les couloirs, la scientifique avait sauté sur l’occasion, une de celles qu’elle ne pouvait rater.
Assise sur la couche, elle glissa un regard sur le corps las derrière elle, une main tendue, prête à caresser le bras saillant qui rêvait à ses côtés. Mais ses doigts se ravisèrent, serrant le poing alors que le dernier contact n’était qu’à une lueur d’espoir. Non, elle ne pouvait pas, elle devait se concentrer, il était temps. S’échapper, voilà à quoi elle s’était résumée, ces dernières années. Et encore une fois, l’histoire se répéta.
Le sac sur les épaules, quelques vivres, et après un court détour au laboratoire pour charger le matériel, elle se rendit au point de rendez-vous, attise aux jambes. Ez’ vérifia son INC, la mission était validée par les autres colons, même si elle ne savait encore, qui serait de la partie. Une dernière vérification, une machette, les pipettes, les fioles, les kits de premier soin, ce devait être bon. C’est donc, les cernes tombants, le visage fatigué, les pensées ailleurs, qu’elle attendit ses partenaires près des portes qui ouvraient à huit heures tapantes.
ÂGE : 28 OCCUPATION : Agent de communication - Agent de liaison entre la base et les équipes extérieures, gestions ressources SIGNES DISTINCTIFS : Iris blanche/rosée dû à sa mutation, yeux en permanence bandés pour se protéger de la lumière, peau extrêmement pâle. AVATAR : Katie McGrath CRÉDITS : Compte tenue de sa qualité incroyable, je vous laisse deviner.
Lorsque Siobhán avait reçu l’ordre de mission sur son INC quelques jours auparavant, elle avait réagit comme n’importe quelle personne saine d’esprit le ferait ; après avoir envoyé se fracasser contre le murs les quelques rares objets qu’elle avait dans sa chambre, elle avait tout simplement cliqué sur le bouton « refuser » , puis était partie se coucher sans y repenser. Le lendemain, l’ordre de mission était à nouveau en première page sur son INC. Après une bataille sans merci qui consistait à refuser la mission en boucle et se faire harceler en retour par Zoé, la brune avait décidé de faire un petit détour dans le bureau de la Pionnière pour lui exprimer avec politesse son refus. Les négociations ne s’étaient pas très bien déroulées, comme le prouvait la présence de Siobhán dans les couloirs si tôt ce matin-là.
Elle avançait d’un pas fulminant vers le point de rendez-vous, se guidant grâce à l’écho de ses pas sur le sol métallique. La Pionnière avait été claire ; la présence de la brune était primordiale sur le terrain, pas seulement à cause de ses compétences en topographie et télécoms, mais surtout pour « ses compétences nouvellement acquises et indispensables pour retrouver la plante ». En gros, Siobhán était désormais le chien renifleur de la colonie. Su-per. La seule chose qui la consolait, c’était l’espoir que cette plante puisse être réellement utile. Peut-être offrirait-elle un remède à ceux qui étaient encore dans le coma, une chance d’inverser les mutations ou… Ou, avec la chance qu’elle avait, la plante était extrêmement toxique et finirait par achever Siobhán une bonne fois pour toute. L’idée la fit glousser alors qu’elle s’approcha de la porte de sortie. Sa joie fut cependant de très courte durée ; à peine avait-elle pénétré dans le hall menant vers l’extérieur qu’un parfum qu’elle ne reconnaissait que trop bien lui emplit les narines.
— C’est une blague ? s’exclama-t-elle en s’arrêtant.
Ezrielle Slawn. Bien entendu. La Pionnière se foutait vraiment de sa gueule, n’est-ce pas ? Siobhán éclata d’un rire jaune et leva les yeux au ciel sous son bandeau. De toutes les personnes de la colonie, elle devait se taper sa mission de recherche avec nul autre que Ez’, l’incompétente qui avait laissé sa sœur mourir.
— Alors là, non. Non, non, non, non, non. Nope. Vous allez tous vous faire foutre, c’est sans moi.
Elle s’avança vers la scientifique, jetant son sac à dos à ses pieds, fronçant le nez à mesure que son parfum l’intoxiquait :
— J’ai pas signé pour une mission suicide.
Vigie des bacs à sable
Batuhan Paker
ÂGE : 37 ans OCCUPATION : Sentinelle AVATAR : Can Yaman CRÉDITS : Ozymandias (me)
L’esprit encore embrumé, ses sens distinguent vaguement un mouvement à ses côtés, une chaleur qui le quitte brutalement dans un bruissement se voulant discret. Les yeux noirs du turc s’entrouvrent pour découvrir devant lui la silhouette élancée de celle avec qui il vient de passer la nuit et dont il occupe encore le lit, immobile. Un discret sourire sur les lèvres, il l’observe évoluer dans son compartiment, aperçoit deux seringues vides à côté d’une bouteille d’eau puis revient bien vite à elle. Elle semble vouloir s’éclipser de ses propres quartiers, plutôt inhabituel dans ce genre de situation, mais Batuhan décide de lui accorder ce plaisir. Sans esquisser le moindre mouvement qui pourrait le trahir, il feint d’être toujours endormi, portant son regard sur la blonde dès qu’il en a l’occasion pour fermer les paupières aussitôt qu’elle se retourne vers lui. S’il y en avait bien une dont il n’aurait jamais cru un jour partager les draps, c’était bien Ezrielle Slawn. Comme quoi, tout peut arriver.
Les yeux fermés, il la sent se poser près de lui, ressent une légère chaleur qui disparaît finalement, sans aucun contact qu’il aurait certainement apprécié mais qui l’aurait sûrement trahi. Puis elle s’en va, le laissant derrière elle, seul avec la froideur de sa chambre vide d’elle. Dans un soupir, Batuhan se redresse et avise l’heure. Il lui reste encore assez de temps pour retourner dans son compartiment et récupérer sac, uniforme et arme pour se rendre au point de rendez-vous de la mission à laquelle il a été affecté. Encore une journée comme tant d’autres, à surveiller les fesses d’éternels optimistes certains que cette planète est leur avenir. Batuhan voudrait s’en persuader, lui aussi, pour Idi au moins. Mais plus les jours passent, moins il a foi en ce que l’avenir leur réserve. Y’a qu’à voir ces foutus nuages qui se dirigent sur eux.
Le soldat se rhabille à la va-vite, récupérant pantalon et t-shirt en oubliant la veste jetée dans un coin de la chambre. Le temps presse tout de même, il prendra celui de s’en soucier plus tard. À grandes enjambées il rejoint ses quartiers, retrouvant le dernier verre descendu la veille avant sa visite chez Slawn, se félicitant d’être allé la voir plutôt que d’avoir suivi ce que son esprit lui dictait. Des bribes de ses ambitions de la veille lui reviennent et Batu ferme les yeux dans un soupir, redirigeant ses pensées vers celle qui les lui a faites oublier cette nuit. Les yeux rouverts, il se dirige vers la cantine métallique traînant à l’autre bout de la pièce et en sort son uniforme. Une fois fin prêt, il harnache son sac sur son dos, passe la bandoulière de son fusil sur son épaule et attrape une barre protéinée qu’il mangera en chemin avant de prendre la direction de la Bordure.
Elle apparaît enfin alors qu’il l’atteint. À peine en retard, mais pour ce que ça le préoccupe... Arrivant enfin au point de rendez-vous, il hausse les sourcils en voyant la blonde, celle-là même qui lui a fait oublier ses idées noires mais dont le visage fermé face à la silhouette brune qui tourne le dos au soldat intrigue ce dernier.
- T'avais meilleure mine cette nuit, Ez. Lâche-t-il en arrivant à hauteur des deux femmes avant de découvrir l'identité de la brune. Le rictus sur ses lèvres disparaît et ses sourcils se froncent alors qu'il la reconnaît. Siobhán. Des mois qu'elle l'avait chassé de sa vie, qu'elle avait disparu de celle du turc en y laissant un vide qu'il n'est parvenu à combler qu'en s'enfonçant davantage dans ses propres vices. Siobhán, quel surprise. T'as fini par daigner te mêler au commun des mortels. La voix de Batuhan traduit toute la rancœur qu'il conserve envers celle qui fut son roc mais ne laisse rien paraître de ce nœud qui s'est formé dans sa gorge à la vue du bandeau masquant les yeux de Siobhán.
ÂGE : 33 ans. OCCUPATION : Rêveuse d'étoiles, d'aventures, de constellations, c'est dans son laboratoire qu'elle agit en discrétion. Scientifique. spécialisée dans la botanique et la Physiologie. AVATAR : Clémence Poésy. CRÉDITS : Ozymandias <3. / ÆTERNAM. / STRANGEHELL
Il est parfois difficile d’accorder sa confiance, surtout quand sa propre vie est mise en péril, et cette mission, apporterait sûrement d'innombrables risques. Terrain qu’ils ne connaissaient encore que trop peu, faune inconnue et flore encore trop peu étudiée. Les facteurs étaient grands, bien plus puissants que la petite escouade qui allait braver les éléments. Mais en plus de la confiance, c’est du courage dont il faut savoir s’armer, pour avancer.
Alors qu’Ez était agenouillée, pour refaire un de ces lacets, une voix grinçante lui fit relever la tête, et c’est non sans surprise, qu’elle aperçut Siobhán fulminant déjà une haine contestée. Elle se releva, doucement, calmement, comme lorsque l’on veut éviter d’effrayer un animal sauvage. Peut-être que c’était comme ça, qu’elle la voyait. Une bête blessée, trop en colère contre le monde, trop en colère contre elle, ou contre elle-même. Après tout, c’était une part de ses études, d’étudier les comportements humains. Infime part de psychologie qui venait la raisonner. Qui venait l'empêcher de répondre à des reproches infondés. Elle s’éclaircit la gorge, gardant un calme à en faire pâlir plus d’un.
“Miss Atwood. Calmez-vous. Je vous promets que cette excursion se passera bien. Tout a été étudié dans les moindres détails.”
Une part de rengaine. Une part de haine, tout était compréhensible. Après ce qui était arrivé à Niamh, la culpabilité venait étouffer tout le reste. Car dans cette perte, Ez voyait ses propres démons danser sur les morts qu’elle chérissait.
Alors qu’elle allait rajouter autre chose, dans l’espoir de convaincre Sio de poursuivre la mission, une voix rauque interrompit la scène. Batuhan. Evidemment. La même voix enrouée qui avait glissé dans ses oreilles, cette nuit-là. Comment passer à côté. Surprise de mise, Ez n’en revenait pas. Il était-là, devant elle, bien plus frais qu’elle n’aurait jamais pu l’être, de cette nuit de débauche.
“Batu ? Quelle.. Quelle surprise. tu fais aussi partie de la mission donc ?”
Sa voix trahissait quelque peu son étonnement, persuadée de l’avoir laissé derrière elle, pour une bonne raison. Se reprendre. Voiler la face, enfouir, qu’importe les émotions. C’était le deal qu’elle avait passé avec elle même, après tout ? C’est donc, le regard un peu plus noir, ne sachant vraiment comment réagir à la situation, qu’elle enfonça les bretelles sur ses épaules. “Peut-être qu’après ces querelles sans importances, nous pourrions y aller ? Je crois bien que nous sommes au complet.”
Elle reporta son attention sur son INC, voulant éviter les tensions qui s’évaporaient de ses deux acolytes.
ÂGE : 28 OCCUPATION : Agent de communication - Agent de liaison entre la base et les équipes extérieures, gestions ressources SIGNES DISTINCTIFS : Iris blanche/rosée dû à sa mutation, yeux en permanence bandés pour se protéger de la lumière, peau extrêmement pâle. AVATAR : Katie McGrath CRÉDITS : Compte tenue de sa qualité incroyable, je vous laisse deviner.
Elle avait senti Batuhan arriver avant même d'entendre sa voix, le parfum de son corps créant des frissons sur la peau de Siobhán. Elle qui était prête à partir au combat contre la scientifique deux secondes auparavant se retrouvait désormais sans mots. Son ouïe lui révélait autre chose ; au vu de l’accélération des battements de cœurs qu'elle pouvait percevoir chez Ezrielle et Batuhan, ils semblaient assez bien se connaître. Sans qu'elle ne comprenne pourquoi, Siobhán ressenti un pincement de jalousie que la brune chassa rapidement ; au moins, ce n'était pas elle qui sombrerait avec le turc.
“Peut-être qu’après ces querelles sans importances, nous pourrions y aller ? Je crois bien que nous sommes au complet.” Siobhán fronça les sourcils et se mordit les lèvres en entendant ces mots. Sans importance, vraiment ? Elle ravala sa salive et récupéra le sac qu'elle avait jeté à Terre, se dirigeant vers la sortie d'un pas fulminant sans même attendre les autres. Elle avait passé ces précédents mois à se faire la plus discrète possible, se faire oublier, devenir invisible. Ce n'était pas aujourd'hui que les choses allait changer ; il fallait qu'elle garde sa colère sous silence et s'évertue à remplir la mission, non pas pour la Pionnière, mais pour Donna.
A peine avait-elle fait quelques pas que l'irlandaise se retrouva assaillit par la charge sensorielle de l'extérieur. Elle cligna des yeux, trébucha un peu, le souffle court et la mâchoire serrée. "Ce n'est rien. Tu angoisses. Tu peux le faire." se rassura-t-elle.
Grâce à son ouïe, elle se déplaçait sans trop de problèmes dans les couloirs de la ville. A l'extérieur, les choses étaient un peu plus difficiles mais, puisque les deux autres semblaient lui avoir emboîter le pas sans rien dire, c'est qu'elle se trouvait probablement sur le bon chemin, se disait-elle. Cependant, plus l'enceinte de la cité s'éloignait, plus son pas se faisait plus hésitant. Après une dizaine de minutes de marche, elle était bien obligée de ralentir le pas. Elle s'arrêta, croisant les bras en attendant patiemment que les autres arrivent jusqu'à elle :
— On m'explique pourquoi c'est l'aveugle qui est passée devant ? marmonna-t-elle à l'intention de ses collègues.
La forêt se trouvait à plusieurs heures de marche et rien n'indiquait qu'une fois sur place ils trouveraient rapidement la plante qu'ils recherchaient. De plus, Siobhán devait réussir à prélever un peu plus d'échantillon que prévu sans qu'aucun des deux ne le remarque. Les seules informations présentes sur son ordre de mission indiquaient la forêt grinçante, une couleur rouge et une odeur particulière. Rien de plus.
— Vous avez des informations quant à sa localisation probable dans la forêt, vous ? s'enquit-elle auprès des autres. Pas que j'ai envie d'éviter de faire du camping avec vous deux, mais un peu quand même.
Vigie des bacs à sable
Batuhan Paker
ÂGE : 37 ans OCCUPATION : Sentinelle AVATAR : Can Yaman CRÉDITS : Ozymandias (me)
La rancoeur qu’il garde envers l’irlandaise est encore bien présente, exacerbée même à la découverte du bandeau qui recouvre ces yeux à la couleur irréelle dans lesquels il se noyait autrefois sans vergogne. Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas laissé rester auprès d’elle pour mieux lui faire oublier ce qui lui échappait ? Au lieu de ça elle a préféré repousser tous ceux qui gravitaient autour d’elle. Si ça n’avait été que les autres, Batuhan s’en serait bien moqué. Mais qu’elle le rejette lui avait été plus douloureux qu’il ne l’aurait pensé. La voix d’Ezrielle le rappelle à la réalité et à la nuit dernière, évasion bienvenue alors que la mâchoire du turc commençait justement à se crisper. La brune tenait à sa solitude ? Soit, il allait lui en donner. Les lèvres s’étirent face à la blonde visiblement prise au dépourvu qu’après leur nouveau rapprochement, elle ne parvienne pas à l’esquiver. À croire qu’elles se sont passé le mot, mais Ezrielle a au moins le mérite de considérer sa présence, contrairement à Siobhán qui ne lui a pas décroché un mot.
- De toute évidence j’en avais pas encore assez de toi. Lance-t-il à Ez dans un sourire narquois. Bien évidemment, sa présence ici est totalement indépendante des récents événements, cette mission lui ayant été assignée depuis plusieurs jours déjà. Mais jouer avec le malaise semblant perturber la botaniste promet d’être une distraction nécessaire aux heures qui s’annoncent.
- La journée va être longue. Soupire le soldat en ajustant la sangle de son fusil avant d’emboîter le pas à la botaniste. Et longues, les dix premières minutes le sont déjà, passées dans le silence le plus total alors que la brune a d’elle-même pris la tête du petit cortège. Enfin, silence, ou presque. Le militaire ne trouve pour tromper l’ennui qu’à fredonner; d’abord, une chanson vieille de quelques siècles. Ses pas s’enchaînent au rythme de la musique. Donne-moi ton cœur, baby, ton corps, baby... Sa tête se balance légèrement. Donne-moi ton bon vieux funk, ton rock, baby, ta soul, baby... Ses sourcils se froncent tant la mélodie a imprégné son esprit. Donne-moi ton cœur, baby, ton corps, baby... Sa tête se balance légèrement. Chante avec moi, je veux une femme like you… Pour m'emmener au bout du monde, une femme like you... Heeey ! Pirouette.
L’idée pour Siobhán d’être l’éclaireuse de leur expédition semble soudain lui déplaire, d’ailleurs, alors qu’elle interrompt sa marche et leur fait face, attendant qu’ils ne la rejoignent. Arrivé à sa hauteur; Batuhan ne ralentit pas plus qu’il ne s’arrête.
- Peut-être parce que l’aveugle s’est empressée de s’isoler sans se demander si on en avait quelque chose à foutre ? Ses mots claquent dans l’air alors qu’il la frôle volontairement en guise de provocation et continue sa course d’encore quelques pas avant de se retourner. - Elle a été vue une trentaine de mètres en contrebas du chemin qu’a emprunté la dernière équipe à être allée sur place. Répond sobrement le turc en se rappelant le rapport de ses semblables y faisant allusion. La pente est rude, il faudra soit trouver un autre moyen d’y accéder, soit descendre sans se briser la nuque. Et pour ça, une corde est enroulée dans le sac du militaire. Sûrement trop courte, mais elle permettra de faire quelques mètres sans craindre de glisser. T’inquiète pas, tu retrouveras bientôt la vie solitaire que tu chéris tant et nous on continuera à ne pas en faire partie.
ÂGE : 33 ans. OCCUPATION : Rêveuse d'étoiles, d'aventures, de constellations, c'est dans son laboratoire qu'elle agit en discrétion. Scientifique. spécialisée dans la botanique et la Physiologie. AVATAR : Clémence Poésy. CRÉDITS : Ozymandias <3. / ÆTERNAM. / STRANGEHELL
Tension palpable. Ez ne faisait rien pour arranger les choses, bien au contraire, même si au fond d’elle, l’espoir d’une paix sans tenaille naissait doucement. De voir toute la haine que Sio avait à son égard, lui faisait face à un miroir, dont elle n’arrivait à se défaire de l’ombre. Ce qui ressortait de la relation de Batu et l’agente de communication ne laissait pas non plus indifférent. Il y avait un gouffre qui laissait percevoir, autrefois, un lien très fort. Peut-être une des raisons de la chute du soldat. Encore une sur la longue liste qui lui collait à la peau. Parfois, il est plus difficile de dissimuler ses détracteurs que de s’en défaire.
La voix du Turc la ramena loin de ses pensées, laissant les songes de cette nuit peser dans l’air, à bout de portée. Même si elle ne se l’avouait pas, cette nuit avait été délicieuse, et son regard fuyant le confirma.
Les minutes passèrent, et derrière eux, la cité de verre rétrécissait à vue d’oeil. La jeune brune avait décidé d’ouvrir le cortège, sans un mot, peut-être pour éloigner sa colère envers ses deux compagnons. Ez laissa faire, emboîta le pas de batu, et garda cette gorge nouée qui n’attendait que de s'assécher.
Un sourcil s’arqua, quand son compagnon d’une nuit commença à faire deux trois pas enjoué, fredonnant une chanson vieille de mille ans. Etait-ce approprié ? Etait-ce vraiment le bon moment pour ce genre d'enfantillage ? Alors qu’elle allait lui demander de baisser de deux tons, l’éclaireuse se retourna, aigreur toujours au bout des lèvres.
“Il serait bon si Batuhan passait devant, dorénavant. On ne sait pas sur quoi l’on peut tomber.” Après un regard réprobateur sur Batu, alors que les pics qu’il lançait à l’irlandaise n’aidaient en rien à cette mission. Elle baissa les yeux sur son INC, analysa la carte qui avait été élaborée par les cartographes. “Nous devrions continuer sur le sentier. Je crois que le chemin descend en contrebas sur notre droite, mais l'état du sentier n’est pas décrit. Ce pourrait être pire qu’ici.”
Elle leva les yeux sur ses compagnons, frôla des pupilles le bandeau de Sio. “A moins que tu te sentes prête pour l’escalade, Sio ? C’est comme tu le sens ?” Si une pointe de pression reposait sur ses épaules, elle se sentait responsable de sa sécurité, comme elle s’était sentie responsable de celle de sa soeur.
ÂGE : 28 OCCUPATION : Agent de communication - Agent de liaison entre la base et les équipes extérieures, gestions ressources SIGNES DISTINCTIFS : Iris blanche/rosée dû à sa mutation, yeux en permanence bandés pour se protéger de la lumière, peau extrêmement pâle. AVATAR : Katie McGrath CRÉDITS : Compte tenue de sa qualité incroyable, je vous laisse deviner.
Elle agissait comme une enfant et elle en était bien consciente. Siobhan n'avait jamais pour habitude d'être totalement immature, mais pour une raison qui lui échappait, se retrouver au même moment avec les deux personnes avec qui elle était le plus en conflit sur cette planète était de trop pour elle. Elle s'écarta pour laisser Batuhan et Ezrielle prendre de l'avance, s'assurant néanmoins de ne pas trop s'éloigner d'eux afin de pouvoir caler ses pas dans les leurs. C'était une technique un peu hasardeuse, mais la seule que l'irlandaise avait trouvée pour éviter de trébucher sur le sentier.
““A moins que tu te sentes prête pour l’escalade, Sio ? C’est comme tu le sens ?””
Siobhán pinça les lèvres pour éviter de répondre avec violence et se contenta de hausser les épaules. Autrefois, elle avait le vertige, mais maintenant qu'elle ne voyait plus rien... Ils cheminèrent un long moment sur un sentier presque praticable, avant que la tâche ne se complique ; A chaque fois que l'irlandaise avançait, elle posait la pointe d'un pied, puis son talon avec douceur pour s'assurer de ne pas trébucher, mais l'effort lui coûtait bien trop. Après une heure de marche ralentie, elle soupira et admis sa défaite :
— Est-ce que l'un d'entre vous peut me donner un bâton assez long pour que je puisse l'utiliser comme... aide ? chuchota-t-elle à bout de souffle. S'il vous plaît.
Pile à ce moment-là, le vent tourna et une douce odeur fruitée lui remplit les narines, la faisant saliver immédiatement. Siobhan fronça les sourcils et releva la tête.
— Je sens quelque chose... Je ne sais pas si c'est notre objectif, mais c'est part là... , dit-elle en pointant la gauche. La brune prit une grande inspiration à nouveau. Une bonne dizaine de kilomètres en contre-bas, peut-être plus... Mais ça peut être autre chose, aussi.
L'irlandaise se tourna vers ses deux compères, incertaine. La seule et unique raison pour laquelle elle se trouvait ici, c'était pour son odorat sur-développé. Il lui semblait étrange que l'odeur de la plante puisse être assez forte pour qu'elle la sente d'aussi loi et espérait ne pas se tromper. La seule chose dont elle était sûre, c'était qu'ils allaient devoir faire de l'escalade et que ça n'allait pas être une partie de plaisir. Plus l'incertitude l'envahissait, plus elle oubliait de haïr Ez et Batu. Qu'elle le veuille ou non, sa vie reposait désormais sur eux.
